À quelques pas de la prairie des Filtres et non loin du Pont Saint-Michel, c’est presque un hectare de surface qui va bientôt être vendu par la municipalité.
Il s’agit là d’un espace urbain de taille. L’ancienne Caserne Jacques Vion, située dans l’Allée Charles de Fitte, comprend notamment un bâtiment de douze étages, un hall de 112m², plusieurs parkings, un amphithéâtre de 110m², un gymnase, une piscine et même une fosse de plongée désaffectée. Un espace urbain conséquent construit par l’architecte Pierre Debeaux entre 1966 et 1972, qui lui a permis de gagner le prix d’architecture Beshard. Aujourd’hui, une partie de l’ensemble immobilier est protégé en qualité d’« architecture contemporaine remarquable ».
Un peu d’histoire…
Nommée ainsi en hommage à l’ancien lieutenant des sapeurs-pompiers Jacques Vion (décédé en 1972 suite à un feu dans le Var) la caserne existe depuis une cinquantaine d’années. Après avoir accueilli des générations entières de pompiers, l’annonce du départ se fait dans l’émotion.
Actuellement, ce ne sont pas moins de 138 pompiers qui vont être redéployés dans les cinq autres centres d’interventions toulousains. Ces pompiers ont été questionné afin de savoir leur lieu de relocalisation de préférence.
Le temps d’organiser leur départ et de trouver un acheteur, on estime que le site sera vendu courant 2025.
Une vente en faveur du meilleur projet…
Le processus de mise en vente est lancé. Il durera jusqu’au 10 mai 2023. Le but ? Vendre à l’opérateur privé porteur du meilleur projet.
Selon Sacha Briand, adjoint en charge du patrimoine communal et immobilier, la mairie est à la recherche d’un « projet intéressant, avec de l’imagination pour concilier logements dans la tour d’habitation et fonction pour la halle labellisée. L’idée n’est pas de vendre au plus offrant mais d’avoir un projet équilibré pour le quartier et les finances de la ville ». Entre autres, des projets de surface commerciale ou de lieu culturels comme une salle de concert ou un site d’exposition, sont proposés.
… Mais controversée
Si la mairie de Toulouse vend la caserne Vion, c’est qu’elle est jugée trop onéreuse à rénover. Une décision que ne fait pas l’unanimité. Le schéma redouté : celui de voir une nouvelle fois un ensemble immobilier vendu au plus offrant, sans considérer la richesse du patrimoine historique de Toulouse.
Face à cela, les réactions ne se sont pas faites attendre. Pour le collectif Sauvons la Caserne Vion la Caserne doit rester dans le domaine public.
Le collectif demande : « une vision stratégique et de long terme, qui se préoccupe de l’intérêt public et pas seulement un calcul comptable ou une logique de rentabilité par des groupes privés ! »
Composé de toulousains et toulousaines pour la plupart habitants du quartier St-Cyprien, le collectif a lancé une pétition. Elle compte ce jour plus de 1500 signatures.
Pour contrer le projet, est aussi mentionnée l’idée de faire un grand pôle de services publics, en concertation avec les habitants de St-Cyprien. L’ensemble pourrait devenir des logements sociaux par exemple, puisqu’il est porteur de 85 logements, anciennement affectés aux pompiers.
Actuellement, aucune décision n’est arrêtée quant à l’avenir de la caserne Vion. En revanche, il est certain qu’il s’agit là d’un lieu symboliquement au service des habitants du quartier. L’annonce de sa fin est une véritable séparation. Le choix final quant à sa fonction ne laissera en aucun cas indifférent.
Diane Devresse
Plus d'informations sur Le meilleur quartier