Joseph Ducuing, médecin et humaniste.
Celui qui a donné son nom à l’hôpital Joseph-Ducuing n’a jamais cessé d’allier la médecine aux valeurs humanistes.
Lauréat de la faculté de médecine et auteur d’une thèse sur les greffes totales, Joseph Ducuing devient chef de clinique en 1912. Au cours de son internat, il se lie d’amitié avec le médecin, résistant et poète occitan Camille Soula.
Mobilisé
Pendant la Première Guerre mondiale, il est d’abord mobilisé à Verdun, puis il intègre une ambulance chirurgicale et sert à Châlons-en-Champagne et à Saint-Gaudens. Le 20 avril 1918, il publie un article sur la transfusion sanguine dans La Dépêche de Toulouse (future Dépêche du Midi) où il pose la question de la rémunération du donneur.
Le chirurgien
Une fois démobilisé, il est nommé chef de travaux en médecine opératoire, et en 1920, il passe avec succès l’agrégation de chirurgie générale, avant d’ouvrir trois ans plus tard sa propre clinique rue du Languedoc. Par la suite, il devient directeur du Centre régional anti-cancéreux (CRAC) de Toulouse et il fonde l’association régionale de lutte contre le cancer.
Contre le fascisme
Lors de la Seconde Guerre mondiale, le régime de Vichy le relève de ses fonctions car il est communiste. Qu’à cela ne tienne, il apporte son aide aux médecins réfugiés espagnols, et ne se gêne pas pour fréquenter la librairie de Silvio Trentin qui est alors le lieu de ralliement des antifascistes toulousains puis de la Résistance. Il est toutefois rétabli partiellement dans ses fonctions dès 1941 mais il doit attendre 1945 pour être pleinement réintégré.
À la tête de Varsovie
Après la guerre, son service est transféré à l’hôpital Purpan. Les relations qu’il a nouées avec les médecins réfugiés espagnols le mènent à s’engager dans l’organisation de l’hôpital Varsovie, fondé par l’Agrupacion de guerilleros españoles FFI, dont il partage les valeurs. Aussi, lorsqu’en 1950 l’équipe de direction, soupçonnée de liens anarcho-communistes, est arrêtée en plein contexte de Guerre froide, c’est tout naturellement qu’il est placé à la tête de l’établissement qui finira par porter son nom.
Un modernisateur
Les nombreux voyages qu’il fera tout au long de sa carrière pour participer à des conférences et des congrès médicaux lui permettront de visiter des hôpitaux étrangers qui l’inspireront pour moderniser les équipements toulousains.
Il prend sa retraite en 1958. Cinq ans plus tard, il décède dans sa maison de Vigoulet-Auzil.
Son gendre, le peintre Marc Saint-Saëns l’a immortalisé en 1935 dans deux fresques, l’une exposée aujourd’hui dans la salle de conférence de l’Institut Claudius Regaud (ex-CRAC), l’autre dans la salle de lecture de la Bibliothèque d’étude et du patrimoine.
Texte : Viviane Bergue
Photo : ICR
Site : Agence Novo