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Qui était Jean de Pins ?

Jean de Pins, évêque et ambassadeur de France

À Saint-Cyprien, la rue Jean de Pins rend hommage à cet humaniste de la Renaissance qui servit François Ier.

Italien de cœur

Jean de Pins tombe amoureux de l’Italie, après avoir d’abord étudié à Toulouse, Poitiers et Paris. À Bologne, il a la chance d’avoir pour professeur Filippo Beroaldo, l’un des plus célèbres littérateurs italiens du XVe siècle. Cependant, en 1497, il fait un bref retour en France, le temps de régler la succession des seigneuries de Pins et de Muret avec son frère, avant de repartir. En 1503, il publie ses premières œuvres, une Vie de Philippe Beroaldo consacrée à son maître, et une Vie de sainte Catherine de Sienne.

Au service de François Ier

En 1508, il est de nouveau en France. Louis XII le désigne conseiller-clerc du parlement de Toulouse. L’avocat général du roi (et futur chancelier de François Ier) Antoine Duprat le prend sous son aile. C’est le début d’un destin intimement lié à la grande Histoire. En effet, en 1515, il est introduit à la cour de François Ier. Ce dernier l’emmène avec lui dans sa première campagne d’Italie. Celle-ci est la cinquième guerre menée par un souverain français dans la péninsule depuis 1494 pour faire valoir les supposés droits héréditaires de la royauté française sur le royaume de Naples et le duché de Milan. Lors de la bataille de Marignan, François Ier et ses alliés vénitiens sont victorieux face aux mercenaires suisses défendant Milan. Jean de Pins devient sénateur de Milan.


Illustration : La Bataille de Marignan, détail d’une enluminure attribuée au Maître à la Ratière (XVIe siècle)

Ambassadeur de France

L’année suivante, il joue un rôle crucial dans les négociations entre le roi et le pape Léon X qui aboutissent à la signature du concordat de Bologne. Celui-ci, qui règle les rapports entre la France et l’Église, restera en vigueur jusqu’en 1790. Peu après, notre humaniste est nommé ambassadeur à Venise. Il en profite pour mettre en place un traité d’appui réciproque entre la France et la République vénitienne. En 1520, il est tour à tour nommé évêque de Pamiers et ambassadeur à Rome, puis évêque de Rieux en 1522.

Retour au pays

Finalement, il revient en France en 1523, et installe à Fontainebleau la bibliothèque qu’il s’est constituée au fil du temps et qui est alors l’une des plus fournies d’Europe. L’Italie, c’est terminé. Jean de Pins demeurera à Toulouse où il contribuera à la vie culturelle locale. Il interviendra en 1532 pour éviter à l’imprimeur Étienne Dolet un sort plus cruel que l’expulsion de la cité. Il meurt en 1536 au couvent des grands Carmes à l’âge de 66 ans.

Texte : Viviane Bergue
Photos : Archives de Toulouse
Site: Agence Novo

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