Son bar, elle le porte à bout de bras. Elle y passe ses jours et ses nuits, y accueille les gens tels qu’ils sont, et y sert avec fierté le seul vrai bon Gin Tonic Infusé de Toulouse. Elodie gère le bar Ô Boudu Pont. Elle le fait avec plaisir -toujours ; avec la rigueur indispensable d’un chef d’entreprise -bien obligée ; mais aussi avec beaucoup de panache.
Un condensé d’énergie
Ici, impossible de s’ennuyer ! Le bar d’Elodie c’est d’abord un tourbillon. Une chose en entrainant une autre, elle aime que ça aille vite, avoir toujours à faire. Depuis qu’elle a repris ce bar il y a déjà 4 ans, Elodie s’active donc, au quotidien pour qu’il en soit ainsi : que ça vive, que ça bouillonne, que ça bouge ! C’est son crédo depuis toujours, ce qui lui plait. Gérer son commerce de A à Z, le faire tourner comme elle l’entend, avoir un œil sur tout sans perdre de vue l’ambition première, qui n’est autre que de gérer une entreprise à dimension humaine.
Au départ c’était même le seul objectif : ne plus être un numéro parmi d’autres, exister au travail, se sentir à la fois utile et libre.
Un shooter de liberté
Salariée, au tout début de sa carrière dans un grand groupe de boulangerie, elle sait ce que c’est que de se plier à des plannings et répondre aux exigences d’un patron. Elle a passé plusieurs années dans la restauration, et a mis du temps avant de s’y poser, dans son bar, au bout du pont.
Originaire de Tours, Elodie a vadrouillé du côté d’Angoulême, de La Rochelle, ou encore de Bordeaux, avant de débarquer à Toulouse. La ville Rose où, à l’âge de 28 ans, elle a tout planté : le job, le petit copain, l’appart… S’est lancée dans une formation de chef d’entreprise, a attendu le bon moment, les bonnes rencontres, et la bonne opportunité pour poser ses valises.
C’est finalement à Saint-Cyprien qu’elle décide de les poser, dans ce bar bien placé et qui porte déjà en lui une histoire. Elle le reprend, s’y installe.
Un bar dans lequel Elodie compte bien rester encore longtemps ; même si elle le sait, un jour – « dans plusieurs années » dit-elle, elle repartira, et elle voyagera.
Un bouillon de culture
Pas question d’ailleurs d’attendre des années pour voyager. Ses congés annuels, Elodie les prend ; et en profite pour voir du pays. Dernière destination en date, en avril dernier : le Nicaragua et le Costa Rica. L’année d’avant elle était allée en Equateur. L’Amérique Latine, oui, mais pas spécialement par passion, juste pour suivre des amis. Peu importe le lieu, tant qu’il y a du mouvement.
Et du mouvement, il y en a aussi dans son bar ! Ô boudu Pont, ce sont également des concerts, des soirée impro, et même des expos, en plein cœur de Saint-Cyprien. Elodie Chenet tenait à faire de ce lieu un lieu de culture. Au bilan, elle et son équipe, toujours hyper motivés, y sont arrivés. Avec brillo.
Ils sont quatre en effet à faire tourner la boutique, et ça roule. Retrouver chaque jour l’équipe, travailler ensemble, mettre sur pied des projets culturels : voilà les ingrédients du cocktail énergie d’Elodie. C’est ce cocktail qui la motive, elle qui voulait à tous prix éviter le mode usine. Qu’elle se rassure, on n’y est pas. Entre un morceau de Jazz en plein après-midi, un concert de métal en pleine semaine en soirée ; et ces heures qu’on peut passer à lire les affiches, les petits mots, et les messages qu’elle a placardés sur les murs ; on se sent comme à la maison. Ambiance rock, en plus.
Une infusion de sensibilité
Toute une ambiance donc, mais aussi du panache, et une vraie personnalité. Dès les premiers pas dans le bar d’Elodie, on est chez elle. Dans son monde, son univers, sa petite vie. D’emblée, c’est une partie d’elle-même qu’elle nous fait partager ; et on sent qu’elle sait bien faire ça, partager. Un sourire grand comme le zinc de son établissement, des yeux qui brillent quand elle parle de ses clients. Ils la font rire, ils l’agacent un brin parfois, ils la touchent, bien souvent. Comme dans une famille.
Ses clients, elle les aime tous ; les connait tous, les prend comme ils sont ; parfois même, les chambre un peu… Il faut dire qu’« on en voit de toutes les couleurs » dit-elle. Si bien qu’elle et son équipe tiennent un cahier « des perles des clients », pour noter les meilleurEs phrases entendues au détour d’une soirée. Sorte de best of des propos les plus drôles -ou les plus incohérents, fonction de l’heure- tenus par ceux qui entrent et qui sortent de jour comme de nuit.
De jour comme de nuit oui, puisque le bar ferme tous les jours à 2 du matin. C’est tard, elle le reconnaît elle-même, elle qui rêvait de ne pas travailler en soirée. Raté. Chaque jour, elle a du monde, et chaque soir, en réalité, elle savoure. Ce ne sont rien d’autres que des tranches de vies qu’elle partage avec ceux qui franchissent la porte de son établissement.
Photo by Studio le Carré
Texte : Milia Legasa
Site by Agence Novo