Ludovick a 54 ans mais dans ses yeux bleus, c’est son âme d’enfant qui rejaillit. Entre les chevaux, le commerce et les rencontres, il a trouvé son équilibre et n’a jamais perdu son sourire. Rendez-vous dans une boutique où l’on aime les gens plus que les photocopies.
L’amitié d’abord, le business après
Lui, il est plutôt du côté de l’avenue Etienne Billières. Ludovick y a ses habitudes, entre le café en face de chez lui, la librairie L’Autre Rive où travaille l’un de ses amis ; et surtout sa boutique : Net Impression.
Régine en a fait une chanson, lui en a fait son métier : les petits papiers. Il vend du papier. Mais sous toutes ses formes et de toutes les couleurs. Photocopies, reprographies, cartes de visites, flyers et autres goodies… Il sait que la demande est forte aujourd’hui, mais il travaille sans pression. Et pour cause : ce qu’il veut c’est simplement rester au cœur de l’humain. C’est sa valeur ajoutée et il insiste ; Ludovick aime les gens et veut les servir correctement. Il sait que dans son domaine, la concurrence est rude. Pas question de se laisser aspirer par le net. Il propose donc un contact, de la chaleur humaine ; et surtout : de l’écoute et une rapidité d’exécution sans égal. Autour d’un café et coconné comme il se doit dans son arrière-boutique, en général les clients adhèrent vite au concept.
Pourtant, ce n’était pas le projet initial. Au départ, avec un associé, Ludovick voulait faire un cyber café. On est en 2005, et l’avènement d’internet via les smartphones allait passer par là. Très vite, il se rend compte que ça ne va pas fonctionner longtemps ; tandis que le petit service d’impression qu’il a mis en place lui, est en pleine croissance. Le choix est vite fait, et le projet, bel et bien lancé. Dix-huit ans que Ludovick est aux manettes, avec un savoir faire qui ne doit rien au hasard.
D’abord, il n’est pas tout seul. A ses côtés Jackie, qui travaille avec lui au quotidien. C’est elle qui s’occupe de toute la charte graphique. Il tient à ce qu’on la nomme, parce qu’elle est précieuse dit-il. Plus qu’une collègue, une amie ; il insiste, et d’ailleurs l’aspect humain est essentiel dans son travail. Apporter de la chaleur humaine, c’est aussi la valeur ajoutée de Ludovick. Il met un point d’honneur à personnaliser ce qu’il propose à ses clients. En ce sens, Jackie l’épate chaque jour : elle cerne très bien les demandes des gens explique-t-il. Ajoutant dans un sourire qu’il peut aussi compter désormais sur la petite Jade. Apprentie de 20 ans, elle vient apporter sa fraîcheur et son dynamisme à cette petite équipe bien sympathique.
Un enfant de Saint Cyp
Ludovick n’est pas arrivé là par hasard, mais à l’entendre le raconter, on dirait bien que si. Il a même fait une école de commerce, à Bordeaux, mais ne s’en vante pas. « Je crois que je ne savais pas trop quoi faire » explique-t-il sobrement. Il n’en fait pas des tonnes d’ailleurs sur sa prestigieuse formation. Préférant raconter comment la vie l’a mené vers le commerce de proximité. Commençant par une entreprise de location de voiture, qu’il cède dans les années 2000 pour partir à l’aventure, et au grès des rencontres, se lancer dans un tout autre domaine. Toujours dans le commerce, certes, mais dans la reprographie, rien à voir.
Changement de secteur, changement de lieu. Il revient chez lui. Choisit aussi le retour dans son quartier. Saint Cyprien, là où il a grandi.
Né à Toulouse, il est allé au collège Clémence Isaure et au Lycée Deodat de Severac. Autant dire un enfant du cru, bienheureux de revenir au bercail la trentaine passée. Jamais l’appât du gain ne l’a attiré. Ce qu’il voulait tout simplement Ludovick, c’était gagner sa vie dans la bonne humeur. Trouver un équilibre entre son métier, et sa passion. Une passion où on ne l’attendait pas, et qui constitue pourtant toute une partie de son univers : le cheval.
Et le reste du temps, en mode cowboy !
Quand vous le voyez s’activer dans sa boutique, vous ne l’imaginez pas, chapeau de cowboy sur la tête et santiags aux pieds, à dos d’un cheval superbement dressé pour l’Equitation Western. Et pourtant si ! C’est même une énorme partie de sa vie, le cheval. Ludovick est très impliqué dans le monde de l’équitation, avec cette particularité : il est fan d’équitation western.
Une discipline à part entière qu’il défend depuis des années. Il a même été président de la commission western auprès de la Fédération Française d’Equitation en Occitanie, c’est dire s’il y tient à son sport. Un sport qu’il affectionne tout particulièrement parce que d’après lui, c’est un vaste monde. Entre les 30 disciplines différentes, le dressage et le tri du bétail, ce qu’il aime c’est la variété. Il a beaucoup œuvré d’ailleurs pour le développement de cette équitation dans la région.
De quoi alimenter les vacances, les week-ends et les soirées de ce célibataire endurcit qui semble parfaitement épanoui en tant que tel. Pas de vie famille, certes, mais une existence bien remplie. « J’ai même deux vies dit-il, et j’organise mon temps entre mes deux activités ».
Deux activités qui lui prennent tout son temps, mas pas toute son énergie. A 54 ans Ludovick en a à revendre de l’énergie. Il transpire même la joie de vivre et l’intelligence. L’expérience vaut le détour. Passez la porte du 21 avenue Etienne Billières, et laissez-vous porter par le sourire plein de tendresse et de malice de cet homme, qui ne demande qu’à vivre heureux, et qui semble plutôt bien y parvenir.
Photo by Studio le Carré
Texte : Milia Legasa
Site Le Meilleur Quartier by Agence Novo