Découvrez l’histoire de l’Hôpital de La Grave, du XIIème siècle à nos jours. (Article en 4 parties, partie 1/4)
Les débuts de l’Hôpital de La Grave
En 1197 « l’Hôpital de La Grave » est mentionné pour la première fois dans une charte de Raymond IV. Il est érigé en aval de l’Hôpital Sainte-Marie de la Daurade, à quelques centaines de mètres, sur les graviers de la Garonne dans le quartier Saint-Cyprien. Cet Hôpital tire son nom du lieu où il a été bâti : la grève qui longe la Garonne au niveau du port de pêche voisin. Il ne reste rien de ce premier édifice aujourd’hui. Lorsque l’Hôpital de La Grave apparaît dans les documents, l’Hôpital Sainte-Marie de la Daurade fonctionnait, lui, déjà depuis plusieurs années.
Aucune trace n’a été gardée de l’activité de l’hôpital à cette époque. Sans doute servait-il de refuge aux pauvres, malades, vieillards toulousains ou de lieu de détention pour les prisonniers de guerre.
Le XVIème siècle et les périodes de peste
Le 26 février 1504, devant la multiplicité des établissements hospitaliers médiévaux, le Parlement de Toulouse légifère. Les hôpitaux existants vont être, peu à peu, réunis à l’Hôpital Saint-Jacques du Bout-du-Pont (futur Hôtel-Dieu). L’Hôpital de La Grave se trouve alors sous la police directe des Capitouls.
De 1508 à 1514, l’Hôpital De La Grave s’agrandi et prend le nom d’Hôpital Saint-Sébastien. Son rôle est alors d’accueillir les pestiférés. Dans la période allant de 1508 à 1544, cet hospice Saint-Sébastien héberge les malades atteints de la peste dans un pavillon à l’abri du mur d’enceinte et à l’écart des autres pensionnaires : mendiants, enfants trouvés, invalides, incurables, aliénés et prostituées. La situation extra-muros de l’Hôpital Saint-Sébastien avait en effet pour avantage d’isoler les malades des habitants.
« Le Grand Renfermement »
En 1647 naît à Toulouse l’Hôpital Général Saint-Joseph de La Grave (Saint-Joseph étant le patron des travailleurs ; ses attributs sont la pauvreté, la charité et l’humilité). Il est situé dans les locaux de l’Hôpital Saint-Sébastien des pestiférés, réaffecté. En effet la peste, bien que récurrente, n’était plus un fléau à Toulouse dès la seconde moitié du XVIIème siècle comme elle l’était au XIVème siècle.
Le XVIIème siècle est marqué par une misère effroyable, conséquences des guerres et des épidémies de peste. En période de crise, les pauvres sont nombreux à converger vers les villes et, pour répondre à ces mouvements, sont créés les Hôpitaux Généraux. On y menait la politique dite du « Grand Renfermement » des pauvres : « soigner, nourrir, instruire et relever le niveau moral des pauvres », tel est le but affiché. Mais ces malades sont bientôt en surpopulation sur le site de la Grave et son voisin, l’Hôtel-Dieu, doit subir des transformations pour les accueillir.
Quelque soient les problèmes financiers et la surpopulation des pauvres hospitalisés, l’Hospice de la Grave, tout au long de ce siècle, ne refusa jamais l’entrée de nécessiteux.
Texte : Alicia Lesne
Site : Agence Novo
Crédit photo : Shutterstock
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