Les Murmures des Corps : les femmes de Sandrine Verdier
Depuis le 15 novembre, le Centre Culturel de Saint-Cyprien accueille des corps féminins tout particuliers. Fragmentés, contorsionnés, et toujours avec ces prenants espaces de vide, ils ne peuvent laisser indifférent. On peut se promener parmi tous ces bustes et n’y voir que des blessures, des drames à même la chair. On peut aussi y voir de la force ; celle de se relever, d’arborer ses blessures comme un étendard. Ces corps de femmes sont des enveloppes meurtries et intouchables, des carapaces fières de leurs interstices. Cette beauté résiliente, paradoxale, nous la devons à l’artiste Sandrine Verdier.
Née dans une famille d’artistes, Sandrine a vécu une enfance parisienne au milieu de la peinture, du dessin, de la musique. Elle choisira la calligraphie, puis le graphisme et le design, qu’elle enseigne aujourd’hui à l’école d’art Condé de la Cartoucherie, dans un quartier voisin de Saint-Cyprien.
Ses sculptures d’argile sont le reflet de bouleversements. Les changements drastiques, de métiers, d’habitudes, d’amants, font exploser le quotidien et sa corporéité. Puis, doucement, les vies se recomposent, tout en gardant traces du long travail pour être et se sentir entière.
« Les premiers corps ronds et pleins que j’avais sculptés dans la terre ont explosé par accident dans le four » explique Sandrine Verdier.
Le concept l’a séduite, donne un sens supplémentaire à l’œuvre. Ce qui surprend et qu’on ne peut prévoir devient alors mouvement à part entière dans ces corps cuivrés et troués. Une réalité tangible, que l’on a presque envie de toucher, tant elle appelle à notre propre fragmentation.
Un évènement à ne surtout pas rater à Saint-Cyprien. L’exposition est visible jusqu’au 14 janvier 2023, au 56 allées Charles de Fitte à Saint-Cyprien.
Diane Devresse
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