Samedi soir, le 23 mars, le cœur de Saint-Cyprien battait au rythme des chants de la communauté kurde toulousaine, réunie place Olivier pour fêter son nouvel an. Traditionnellement fêté le 21 mars, Newroz est le nouvel an du calendrier persan, fêté depuis au moins 3000 ans.
En Turquie, cet événement revêt évidemment une dimension politique car il est depuis de nombreuses années, l’occasion pour les kurdes de Turquie de manifester pour revendiquer leur droits. Ces manifestations sont souvent réprimées par le gouvernement turc dans la violence, car elles sont un soutien clairement affiché aux rebelles du PKK, le parti travailleur du Kurdistan, qui est interdit en Turquie. Leur leader, Abdullah Ôcalan, est détenu depuis 1999 sur une île-prison nommée Imrali, située en mer de Marmara, en territoire turc, près de la frontière Bulgare.
À Toulouse, dans le quartier Saint-Cyprien, la dimension politique de cette fête était également palpable. Hormis de nombreux drapeaux, pas tous identifiés, on a pu reconnaître celui du PKK. Durant cet événement qui mêlait de nombreuses revendications, des pancartes évoquaient aussi l’importance des femmes dans la lutte : « la liberté n’est possible qu’avec la résistance des femmes ». Sur une autre était inscrit « Interdire le PKK = interdire la lutte des peuples libres face au barbarisme ».
Sur la Place Olivier, c’est en liesse et en musique que cet événement s’est déroulé, en présence d’une scène sonorisée, avec un groupe musical kurde et de nombreux représentants de la communauté. À noter que cette soirée était pour la communauté l’occasion de fêter la reprise de la dernière ville aux mains de DAESH contre qui les combattants kurdes ont joué un rôle de premier rang. Les toulousains du quartier, installés à la terrasse du restaurant le Carson City, ou venus en spectateurs se mêler à la fête, ont vécu un moment de dépaysement apprécié, comme en témoigne Clément, un habitant qui nous a transmis son témoignage photo.
Photos : Clément
Texte : FD