La Bataille de Toulouse (10 avril 1814).
Le 10 avril 1814 a lieu à Toulouse l’une des dernières batailles du Premier Empire. Saint-Cyprien est un des théâtres des affrontements.
Une bataille méconnue
Souvent oubliée, la bataille de Toulouse fait partie des derniers affrontements entre les troupes napoléoniennes et les armées coalisées des puissances européennes. En 1814, l’Empire de Napoléon Ier vit ses dernières heures. Bientôt la défaite de Waterloo, le 18 juin 1815, signera la fin définitive de l’Empire, et Napoléon terminera ses jours sur l’île d’Elbe. Aussi, lorsque le 10 avril 1814, les troupes impériales du maréchal Soult affrontent l’armée coalisée anglo-hispano-portugaise de Wellington, la roue tourne déjà.
Le repli sur Toulouse et le quartier Saint-Cyprien
Soult devait bouter les coalisés hors d’Espagne. Mais c’est le contraire qui se produit. Les troupes impériales doivent se replier en France, vers Toulouse. Dès le début de mars, la Ville rose se transforme en camp retranché. On édifie des fortifications, notamment à Saint-Cyprien et aux Ponts-Jumeaux. Deux lignes de défense sont mises en place pour protéger Saint-Cyprien. Toutes deux disposent de redoutes équipées de pièces d’artillerie.
Le 25 mars, les coalisés donnent l’assaut sur Tournefeuille. Les divisions napoléoniennes se replient sur Saint-Cyprien.
La bataille
Le 10 avril, jour de Pâques, la bataille de Toulouse débute. Dès 6h du matin, Saint-Cyprien est attaqué. Mais les Français empêchent les Anglais d’aller au-delà des actuelles allées Charles-de-Fitte. Pendant ce temps, les Ponts-Jumeaux subissent le feu des Écossais. Le pont Matabiau est quant à lui assailli par les Espagnols. Cependant ceux-ci sont mis en déroute et perdent deux mille hommes. Aux Minimes, les coalisés subissent également de lourdes pertes.
Vers midi, Soult contre-attaque. Mais son action n’a guère de succès. Il faut dire que les coalisés sont numériquement supérieurs aux troupes du maréchal. Les Britanniques arrivent d’ailleurs à s’emparer de la redoute de la Cépière et à occuper Jolimont. Soult se replie derrière le canal du Midi, que les Britanniques ne parviennent à franchir. Contre toute attente, l’armée de Wellington cesse d’avancer.
Défaite ou victoire ?
Mais rien n’est encore joué. C’est alors que Soult apprend l’abdication de l’Empereur. Napoléon Ier n’est en effet plus empereur depuis le 3 avril. Après le traité de Fontainebleau, signé le 11 avril, on l’exile sur l’île d’Elbe. Il en reviendra en 1815, pendant la période dite des Cent Jours, pour rétablir l’Empire avant d’être battu à Waterloo.
Pour l’heure, à Toulouse, les combats doivent cesser. La bataille n’a plus lieu d’être. Soult parvient néanmoins à évacuer la ville dans la nuit du 11 au 12 avril. Wellington peut dès lors entrer triomphalement dans la cité. Il est acclamé comme un libérateur.
Aujourd’hui encore, l’issue de la bataille est amplement discutée de part et d’autre de la Manche. S’agit-il d’une victoire ou d’une défaite pour Soult et ses troupes ? Certes, le maréchal a dû abandonner Toulouse, mais il a perdu moins d’hommes que Wellington. Ce qui est certain, c’est que l’Empire est déjà en passe de devenir de l’histoire ancienne.
Texte : Viviane Bergue
Image : ©Shutterstock
Numéro de l’illustration libre de droits : 268996907 – Battle of Toulouse, vintage engraved illustration.
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