C’est aux abords de la Patte d’Oie, côté Étienne Billières, que se trouve peut-être le lieu le plus important de tout Saint-Cyprien pour les amateurs de café et de thé.
José Morais, le propriétaire de la boutique, a longtemps vécu à La Rochelle, mais est né au Portugal. C’est ce pourquoi Daqui a une sonorité étrangère, voire lointaine. En occitan et en portugais, on pourrait le traduire par « D’ici », ou « De aquí », en espagnol. Et pour cause : José n’est pas toujours seul derrière le comptoir. Son épouse est, elle, native du quartier Saint-Cyprien. Elle se charge notamment de la torréfaction des cafés, et aussi à mi-temps de la vente.
Le couple a monté l’affaire ensemble, dans ce quartier natal qui leur est très cher. La décision est venue d’un commun accord. Après une longue carrière, chacun voulait sortir de son milieu professionnel. José, responsable commercial pour une grande structure, voulait autre chose, quelque chose de plus personnel. Venir s’installer dans un quartier si cher à leurs yeux était naturel.
C’est le 5 mars 2021, entre deux confinements, que la boutique ouvre ses portes.
Entrez, et découvrez…
L’accueil est dépaysant : on quitte les constructions urbaines d’Étienne Billières pour entrer dans une forêt. Entre les cafetières à filtre et celles à piston, les distributeurs en métal de dizaines de variétés de cafés, les comptoirs en bois et les murs en planches, difficile de se croire en centre-ville de Toulouse. Le bâtiment original était proche du chalet de montagne. José l’a juste remanié pour créer son identité propre sans renier l’ancienne. Et on y est si bien qu’on resterait volontiers des heures. On voudrait goûter chaque sachet en rayon dans cet ordonnancement paisible, hors du tumulte.
Chez les Cafés & Thés Daqui, José se fera un plaisir de vous aiguiller pour trouver ce qui vous plaira. Les cafés sont tous torréfiés maison et chaque marchandise est sélectionnée avec soin. D’une part, via une partie de leurs produits labellisée « Commerce équitable » ; d’autre part, par une exigence de la qualité. Quand José a décidé d’ouvrir sa boutique, une chose était certaine. Si un produit est mis en rayon, c’est qu’il l’apprécie. L’honnêteté commerciale est un mot d’ordre de la boutique.
Un projet de cœur
Leur projet était tout trouvé : ouvrir une boutique de cafés, de spécialités et de thés. Ce choix est intervenu bien avant la recherche d’un local. Il a fallu se former, se perfectionner et se professionnaliser avant d’enfin, reprendre le lieu que l’on connait aujourd’hui. Une motivation qui ne sera pas sans rappeler la raison pour laquelle Saint-Cyprien peut prétendre au titre de meilleur quartier de Toulouse.
Cette partie de la rive gauche est un espace qui lutte contre la gentrification. Elle reste populaire, constituée de commerçants de toutes sortes. Boucherie, boulangeries, caves à vin, fromageries, débits de boissons, marché de producteurs locaux… Oui, Saint-Cyprien avait tout ce qu’il fallait pour le cadre alimentaire. Sauf, peut-être, un lieu consacré aux boissons chaudes. Le café et le thé sont populaires en France ; mais ils ne disposent pas d’une culture terroir comme le vin ou le fromage. Daqui devient une porte ouverte sur cet univers. Une pièce manquante au puzzle de Saint- Cyprien. C’est aussi l’occasion d’être invité à la dégustation d’un café, et d’apprendre à apprécier chaque saveur, chaque arôme et chaque savoir-faire.
Toutes les informations sont notées sur le paquet de l’achat dans un souci du détail bluffant. Difficile – voire impossible – de résister à la tentation de tout essayer, de tout acheter. On compte cultiver son goût du bon café, du bon thé, d’en apprendre toutes les coutures : les cépages, les origines, et tant d’autres.
Alors que nous nous entretenons dans la boutique quelques minutes avant l’ouverture, les futurs clients s’aventurent déjà devant la porte. Le parfum du café dans nos tasses ? L’esthétique splendide du lieu ? La consécration qui découle de chaque article ? Difficile à dire. La seule certitude, c’est que les deux tenanciers de Daqui ont créé un incontournable. Qu’on soit amateur de bons produits, connaisseurs, exigeants ou curieux, de Saint-Cyprien ou d’ailleurs… Tout le monde y trouvera son compte.
Anatole Williame
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