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Berges de la Garonne fermées, les Toulousains mitigés.

Voilà bientôt une dizaine de jours que les berges de la Garonne sont bien solitaires. Seuls quelques oiseaux ont le privilège d’y prendre un bain de soleil. Leurs seuls compagnons : des agents de sécurité ; là pour vérifier que les lois sont bien respectées.

Depuis que le printemps pointe le bout de son nez, les habitants de la ville rose se sont vus privés de certains de ses lieux les plus emblématiques. Afin de limiter la propagation du virus, les berges de la Garonne, la Place de la Daurade, la prairie des filtres et le quai de l’exil républicain espagnol sont fermés au public.

Cette décision, prise par le préfet Étienne Guyot et le maire Jean-Luc Moudenc après que le seuil d’alerte maximale a été dépassé, reflète une idée fixe ; ne pas confiner, coûte que coûte.

Et justement, parlons de ce qu’il en coûte. Peu surpris, les Toulousains semblaient d’abord subir ces nouvelles mesures. Les beaux jours donnent envie de sortir de chez soi, font plus aisément oublier les gestes barrières. La propagation semblait inévitable. Accepter pour éviter le confinement, essayer de limiter la casse. Ne pas finir comme Dunkerque ou Nice. La perspective d’un confinement le weekend pèse comme une épée de Damoclès, et fermer l’accès semble alors une alternative bien plus vivable.

Les toulousains mécontents

Toutefois, la population semble divisée et peu à peu, un fossé de mécontentement se creuse. Cela se sent surtout aux niveaux des jeunes, les étudiants majoritairement, dont la détresse à l’ère covidienne a été maintes fois soulignée.

Habitués de ces lieux, ces nouvelles mesures les touchent particulièrement. Quand on retrouve un hypercentre foisonnant et ouvert à tous, cela soulève des questions. La prairie des filtres, par exemple, est un vaste domaine moins cloisonné, donc moins risqué, que la rue Alsace-Lorraine ; une incohérence qui commence à déplaire.

Ajoutons à cela la prolongation de la fermeture (jusqu’au 14 mars à minuit), et il n’en fallait pas plus pour voir les premiers signes de résistance. Ainsi, dimanche dernier, un carnaval sauvage envahissait le faubourg bonnefoy. Tous masqués de façon plus extravagante les unes que les autres, ces Toulousains cherchaient à reconquérir la ville par le sourire et les confettis.

Retrouver le soleil, oublier la fameuse covid-19. Que ce soit dans la résistance ou la résilience, voilà une idée à laquelle toute la ville aspire.

Port Viguerie quartier Saint-Cyprien Toulouse

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Texte : Diane Devresse

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