Depuis le début de l’été, les restaurateurs du quartier St-Cyprien, et plus particulièrement ceux de la place de l’Estrapade, enregistrent une inquiétante baisse d’activité. Tables vides du midi jusqu’au soir, et parfois même plus. Les causes de la désertion restent incertaines. C’est pourquoi nous sommes allés à la rencontre de ces restaurateurs pour comprendre leur point de vue.
Pour certains, c’est encore dû à la pandémie. « Le covid a changé les habitudes des consommateurs », assure Simon, de l’Extrapade. Les gens rattrapent leur retard en vacances, commandent plus sur les plateformes en ligne ; il y aussi la peur de sortir dans des lieux publics. « Les jeunes viennent toujours, les plus âgés hésitent », constatent Jérémie et Aurélien du Bar Antipodes. S’il s’agit du premier été un tant soit peu normal, on reste à 50% du chiffre d’affaires pré-covid pour le bar comme le restaurant.
« Cette année la vague de chaleur fait que tout le monde fuit le soleil ! »
En cause, il y a aussi la canicule. Clément, du bar Cacahuète, a investi dans de grands parasols. Luke, du Caffe Lucce, s’est équipé d’une climatisation. Il a aussi changé sa carte en optant pour des produits plus rafraîchissants, comme du gaspacho ou du ceviche. « Vendredi la ville se vide, avant c’était un soir très fort [..] ils partent tous dès qu’ils le peuvent, voir la Méditerranée ou près de l’Atlantique », assure Luke.
Aller se mettre au frais par ces vagues de chaleur, profiter de la fin des confinements pour voir autre chose, c’est une option que beaucoup semblent prendre.
« Les guinguettes ne paient pas d’impôts […] le prix est plus élevé, mais le cadre fait beaucoup »
Pour Luke comme pour d’autres, la baisse de fréquentation s’explique aussi par l’abondance de guinguettes. Au bord du fleuve, elles foisonnent cette année, parfois trop vite. Personnel pas forcément formé, produits pas toujours de bonne qualité…Une sacrée concurrence pourtant, à ajouter aux travaux de la Grave en ce moment, qui créent un désagrément sonore et poussiéreux.
Enfin, au nœud du problème, il y a l’inflation. Les gens sortent moins, car la vie est plus chère. « Les prix des produits augmentent et les salaires n’augmentent pas », précise Simon, de l’Extrapade. Le pouvoir d’achat a baissé, c’est un fait sur lequel tous les restaurateurs de St-Cyprien s’entendent.
Covid, chaleurs et guinguettes sont viennent aggraver un climat où il faut déjà se serrer la ceinture.
Diane Devresse
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