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L’armistice, c’était hier… à l’Hôtel Dieu

Ce dimanche à l’Hôtel Dieu, on s’y croyait un peu…

Salle des Pèlerins à l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques, l’association toulousaine, Les Oies Sauvages, avait reconstitué un poste de garde sur le front pendant la Grande Guerre. Tout y était : de sympathiques jeunes gens, pipe à la bouche, en uniforme de poilu bleu horizon parlaient armements, baïonnettes, guêtres, barda… Chacun répondait avec gentillesse aux questions des visiteurs enthousiastes.

Au centre de la salle, c’est l’association Hell on Wheel 31 qui mettait en scène un hôpital destiné aux milliers de blessés qui affluent du front entre 1914 et 1918. Dans la salle d’opérations, un jeune chirurgien militaire, lunettes rondes et tablier blanc, racontait avec passion, la prise en charge des blessés, les soins hospitaliers, les premières transfusions, la rééducation et toutes les difficultés rencontrées par ces héros, ces hommes et ces femmes de l’arrière, engagés à leur façon. Puis on découvrait un dortoir de convalescents, identique à la salle des colonnes de l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques (aujourd’hui fermée), plus vrai que vrai, avec lits en fer peint, couvertures militaires et ces objets du quotidien si touchants- prêtés par des collectionneurs – comme un jeu de dames, un broc en zinc pour la toilette, ou encore d’étonnantes « chaussures de corvée » mi- sabot, mi- godillot. Enfin, une salle de rééducation.

Là encore, des figurants habillés comme à l’époque animaient le tout : chirurgien, infirmière de la Croix-Rouge, soldats blessés, paysanne, bourgeois… Ces bénévoles férus d’histoire répondaient aux questions du public et offraient la possibilité de mieux comprendre, de façon vivante, réaliste et ludique, la vie française durant cette tragique période.

De l’autre côté de la cour, côté musées, une autre exposition, proposée par les associations les Amis de l’Hôtel Dieu Saint-Jacques et de l’Hôpital de la Grave, et Les Amis du Musée d’Histoire de la Médecine de Toulouse, mettait en avant le médecin major toulousain, Prosper Viguier. Prosper Viguier dirigeait pendant le conflit un hôpital mobile de 50 personnes au cœur des zones de combats et était à la tête de l’ambulance 8 du 18e Corps d’armée. Il s’agissait, à partir d’objets et d’instruments médicaux présentés dans des vitrines, de reconstituer l’histoire de l’organisation des soins et de la prise en charge des blessés pendant la Grande Guerre. C’était aussi l’occasion de présenter des photos parfois très dures sur les blessures et maladies de cette époque: gueules cassées, mutilations, amputations, séquelles dues au gaz, gangrène… Et d’expliquer que tant de malheurs fera évoluer la médecine et lui permettra de grandes avancées : antisepsie, chirurgie conservatoire, anesthésie locorégionale ou encore la mise au point de prothèses  sophistiquées. Quant à la nécessité de faire face à ces milliers de blessés évacués du front, elle a donné son origine à notre système de médecine d’urgence et de catastrophe.

On peut regretter cependant le peu de communication faite autour de ces représentations historiques et  cette exposition, privant ainsi de nombreux toulousains de la découverte d’une facette si passionnante de ces années de conflit.

Texte : Christilla Forzy

Photos : © Association Les Oies Sauvages

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