Jeudi 14 Novembre, partout en France, médecins, infirmières et personnel hospitalier manifestaient encore après huit mois de mobilisation.
Ce sont une centaine de manifestants qui se sont retrouvés place Saint Cyprien à Toulouse pour répondre à l’appel de grève nationale. Leurs revendications restent inchangées : augmentation des salaires, hausse des effectifs et réouverture des lits fermés. En effet l’hôpital est aujourd’hui un service public au bord de l’asphyxie, faute de moyens. Le personnel hospitalier est débordé, éreinté et aujourd’hui encore, il appelle à l’aide.
Le personnel du CHU de Toulouse a rejoint les rangs nationaux des manifestants en occupant ce 14 Novembre la rive gauche de la ville rose en signe de protestation. Cette manifestation vient gonfler les actes témoins de désaccord, puisque tous les chefs de service de l’hôpital des enfants avaient déjà démissionné mardi.
D’après le docteur Agnès Suc, pédiatre, le CHU est au bord de la rupture. « L’hôpital pédiatrique est le seul recours pour l’hospitalisation de ces nourrissons, de ces nouveau-nés avec des bronchiolites et des gastro-entérites. Et là, on sait qu’on commence la période hivernale avec un taux d’occupation des lits qui fait qu’on sait qu’on ne pourra pas hospitaliser les enfants pour cet hiver », regrette le médecin.
Ce sont des démissions symboliques pour ces chefs de service, qui continuent à soigner leurs patients. Ils protestent tous contre les heures d’attente interminables aux urgences et « les conditions d’hospitalisation pas dignes pour des nourrissons », comme l’a rapporté le docteur Agnès Suc. En cause ? Des « cadences infernales » et « un manque de personnel ».
Depuis des années, la population augmente de manière exponentielle dans l’agglomération toulousaine, mais l’hôpital travaille à moyens constants. Aujourd’hui, le vase déborde et les soignants tirent le signal d’alarme. Le 12 Novembre, le personnel de l’aide psychiatrique de l’hôpital Toulousain avaient adressé une lettre à la ministre de la santé Agnès Buzyn. Dans celle-ci ils dénoncent des conditions de prise en charge dramatiques : trois à quatre mois pour prendre rendez-vous avec un psychiatre, aucune réactivité ou intensification de suivi en période de crise (puisque la prise de rendez-vous est impossible) et enfin les délais de soin pour les enfants, qui peuvent s’allonger jusqu’à deux ans pour une hospitalisation.
Les urgences, la traumatologie, le personnel administratif et maintenant l’hôpital pour enfants, les psychiatres et la radiologie, autant de service qui se retrouvent aujourd’hui dans les rues Toulousaines afin de dénoncer ces conditions de travail catastrophiques. L’hôpital va mal dans la ville rose et il s’exprime aujourd’hui pour faire entendre son besoin d’oxygène.
Texte by Alicia Lesne
Site by Agence Novo
Crédit Photo : FD
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