Si les commerçants du centre-ville sont aux abois ; ceux de Saint Cyprien, font un bilan plus nuancé de l’impact des gilets jaunes sur leurs commerces. Certains parlent de conséquences catastrophiques, d’autres disent n’avoir pas subi de pertes.
Il est un point sur lequel les commerçants sont tous d’accord : la manifestation du 8 décembre a fait des dégâts matériels considérables dans le quartier, les dégradations ont été importantes, et les frais engagés pour les réparations, parfois lourds. Néanmoins, mis à part cette date-là – qui reste donc dans les mémoires – les répercussions de la mobilisation demeurent limitées.
Du côté de la place de l’Estrapade, d’abord, on se dit globalement épargné. Rue de la République, les commerçants reconnaissent avoir été marqués par le mouvement lycéen et la casse qui s’en est suivie ; mais les recettes n’ont pas subi un coup d’arrêt net comme c’est le cas de l’autre côté de la Garonne. Rue de la République, tout juste déplore-t-on d’avoir eu à fermer un ou deux samedis « c’est toujours ça de perdu » souligne la vendeuse de chaussure, mais rien de dramatique. Et pour ceux qui vendent de l’alimentaire, dans cette même rue, pas de gros déficit à signaler.
Là où c’est plus compliqué, c’est sur l’Avenue Etienne Billière. Les avis divergent presque du tout au tout, mais tous les commerçants reconnaissent qu’ils ont eu très peur le 8 décembre. Et beaucoup affirment que « c’est parce qu’ils ont peur » que les clients ne reviennent pas. Et de fait, le samedi ne fait plus recette de ce côté-là du quartier. Que ce soit le Tabac Presse, le magasin de vêtement Fifteen, ou la boutique de « Tout à 1, 2, 3 euros » : même son de cloche, pas de bonnes ventes en décembre, et des clients qui désertent en janvier. Ces commerçants là affirment avoir été fortement impactés, et de manière négative ; mais ce n’est pas le cas d’autres commerces de l’Avenue. La librairie L’Autre Rive par exemple, ou encore le caviste et l’opticien, eux, sont plus optimistes, et parlent de dégâts très limités, et de clients « qui s ’organisent pour acheter autant sans se déplacer le samedi ».
Globalement, oui, les commerces de Saint Cyprien ont été impactés, certes ; mais beaucoup moins que ceux du centre-ville ; ici, les clients ont préféré s’adapter plutôt que de renoncer à consommer, et au bilan : la plupart des commerçants ont connu des fins d’année plus faste et des mois de janvier moins morne, mais la majorité d’entre eux a déjà relevé la tête.
Texte: Milia LEGASA
Crédits photo: studio le Carré
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