Un petit air d’Inès Sastre mais l’allure d’Ines de la Fresssange, Maude appréciera certainement la comparaison, elle qui rêve de mode et se passionne pour les métiers de la beauté depuis toujours. Dans son salon, Rive Gauche Coiffure, cette femme de poigne règne en maître, mais c’est pour mieux nous envelopper de douceur.
Un salon à son image
Impossible de ne pas associer cette grande dame brune à ce salon. Maude y est depuis 13 ans, mais elle connait si bien les gens et l’histoire de son quartier qu’on pourrait presque croire qu’elle a grandi là, Place Oliviers.
Pourtant ce n’est pas le cas, c’est à Grenoble qu’elle a grandi, et à Limoges qu’elle a vécu quelques années avant de s’installer à Toulouse dans le quartier Saint Cyprien… Les hasards de la vie : Maude, à 24 ans, mariée, s’est retrouvée à Toulouse. Déjà coiffeuse, elle était sûre d’une chose, elle voulait avoir son salon.
« Je n’étais absolument pas prête à avoir des enfants, à construire une vie de famille par exemple, dit-elle ; mais je voulais avoir mon salon ». Un rêve qu’elle fait tout pour réaliser. Elle tombe alors sur ce commerce-là, à l’angle de la Rue de la République et de la Place Oliviers. C’était grand, explique-t-elle. Si grand, qu’elle y a tout de suite vue un potentiel incroyable. Et elle ne s’y est pas trompée.
Au départ, Maude a simplement repris la clientèle et les méthodes de travail de son prédécesseur ; mais très vite, elle a trouvé son rythme, son style, a mis sa touche bien à elle. Son coup de ciseau mais aussi son sourire, s’imposant peu à peu comme l’une des figures majeures de la place Olivier.
La meilleure psy du quartier
Figure de la place, mais aussi confidente de la place. Elle en sait certainement beaucoup, Maude, sur le quartier, ses histoires de cœur, ses peines, ses joies, mais elle ne veut rien raconter. Elle respecte trop ses clients pour ça. Se contente de dire que oui, elle et son équipe joue souvent le rôle de psy. Avec un petit plus : elles, elles embellissent les gens qui viennent leur parler. L’écoute, c’est aussi son métier, elle l’assume, et même, elle le revendique. Maude sait à quel point il est capital qu’elle écoute ses clients, « c’est une façon de prendre soin d’eux » avoue-t-elle.
Elle et ses deux salariées, Aline et Audrey font d’ailleurs tout pour que les clients ressortent plus heureux qu’ils ne sont entrés, mais ce n’est pas toujours facile. « Parfois c’est dur reconnait Maude ; parfois lorsque les gens vont mal, leurs histoires nous chagrinent. On les connait ces gens, alors ils nous touchent ». Au bilan, ce sont bien des tranches de vies que ces trois femmes voient passer à longueur de journée ; et c’était précisément de cette ambiance-là dont rêvait la jeune Maude, lorsqu’elle a débarqué à Saint Cyprien.
La beauté en ligne de mire
Au départ d’ailleurs, quand elle est arrivée, elle a pris un petit risque, c’était un petit challenge. Elle le dit elle-même le quartier n’était pas ce qu’il était, « c’était déjà très sympa » mais c’est mieux aujourd’hui confesse-telle. Isabelle et Dominique, du Carson City, faisaient partie de ceux qui étaient déjà là il y a 13 ans – à son arrivée ; et depuis ils sont tous les trois devenus plus que des voisins. Ensemble ils ont vu passer différentes époques, différents styles. Ont subi les travaux et les réfections, et aujourd’hui, profitent de l’ambiance petit village.
Néanmoins, l’environnement immédiat, les magnifiques briques rouges du salon, et le cœur qu’elle met à faire de ce lieu un lieu chaleureux, ne sont pas les éléments qui ont poussé Maude à travailler là. Au départ, ce qu’elle voulait c’était « être dans le secteur de la beauté ». C’était ça, son rêve de jeunesse… L’esthétique ou la coiffure, mais la beauté. La jeune Maud choisi la coiffure, pour ne pas s’ennuyer : « je savais que ça allait être plus varié, les coupes évoluent avec le temps et les modes, les textures de cheveux sont toutes différentes, les produits se diversifient ». Un choix qu’elle ne regrette pour rien au monde. Au bilan, Maude a son salon, et a fini par avoir, aussi des enfants. Elle se reconnait des défauts et des qualités comme tout le monde, avoue qu’elle a besoin de tout gérer dans son commerce -de A à Z- et elle aime ça dit-elle- se dit excessive et impulsive ; se reconnait aussi persévérante et dynamique, mais au fond, ce qui point, c’est une immense sensibilité.
Photo by Studio le Carré
Texte : Milia Legasa
Site Le Meilleur Quartier by Agence Novo