Hier, dimanche 25 mars, vous avez peut-être remarqué dans votre quartier une exposition sauvage d’affiches positionnées sur les panneaux d’affichage publicitaire du quartier Saint-Cyprien. Cette exposition signée par l’association toulousaine R.A.P (Résistance à l’Agression Publicitaire) marquait la 5ème journée mondiale de la lutte contre la publicité. En effet, au même titre que la journée contre la violence faite aux femmes ou celle contre le cancer, il existe donc depuis cinq ans une journée mondiale pour la lutte contre la publicité et celle-ci serait déjà suivie dans plusieurs pays dans le monde (Chili, Espagne, Angleterre, Allemagne, Australie…).
Cet événement marquait également l’anniversaire du premier procès gagné par des militants antipub en 2013. Cette procédure visait une action menée en 2009 par le collectif « Les barbouilleurs à visage découvert des panneaux publicitaires » relaxés pour « état de nécessité ».
Les affiches sauvages exposées (sur des panneaux publicitaires) détournaient des visuels publicitaires, pour dénoncer notamment l’agression visuelle que constitue la publicité selon les antipub. Ainsi Giorgio Armani devenait « Giorgio Armagnac » avec un mannequin barbouillé (pour reprendre le terme utilisé par le collectif précité) et transformé en monstre vampirique. Quant à Emporio Armani, ce dernier devenait « Empire Armé » et la signature détournée donnait : « We are unstoppable ». Des images « interpelantes » plaquées sur des images que l’on ne voit plus, de quoi distraire les passants et les sensibiliser à ce que l’on ingurgite visuellement malgré nous, sans plus s’en rendre compte ; et peut-être culpabiliser des milliers de travailleurs qui, de la fabrication au commerce, en passant par la création graphique et l’imprimerie, vivent de ce métier désormais décrié qu’est la publicité.
Une exposition sauvage pour dénoncer la sauvagerie de la publicité. Des images affichées dans la rue et imposées à notre vue – et non dans une galerie ou un musée que nous aurions choisis de visiter – pour dénoncer les images que nous impose la publicité. Ajouté à ces paradoxes un talent certain pour les images « punchy » et les formules chocs… Finalement, pour lutter à armes égales, R.A.P. utilise les mêmes codes que la pub avec une inventivité qui, à n’en pas douter, ne laissera pas insensibles les créatifs publicitaires.
Texte : FD
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