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L’art urbain s’invite à Saint-Cyprien

L’événement artistique et éphémère #31STREET a commencé vendredi dernier et l’on peut voir un peu partout dans les rues de Toulouse, les œuvres des artistes disséminées dans les rues, sur les murs, sur le mobilier urbain, sur les vitrines… Dans le quartier Saint-Cyprien, deux artistes interviennent parmi les 11 retenus pour participer à ce « festival » d’art urbain. Il s’agit de Toncé et de Debza.

Vous les avez peut-être aperçus, ces deux artistes intervenaient dans notre quartier aujourd’hui même, dans l’après-midi. D’abord Toncé, aux alentours de midi, sur le chantier qui se trouve au pied d’un des deux piliers des anciennes portes, sur la place intérieure Saint-Cyprien, a produit une œuvre sur la paroi d’un des algecos. Un peu plus tard, vers 15h, c’est Debza, qui déposait un graph marouflé sur les murs de La Grave, rue Réclusane.

Toncé a travaillé directement à la bombe. Cet artiste de 35 ans, en 15 ans de pratique, a développé son style, laissant la part belle aux couleurs. Il s’aventure parfois au-delà des codes du graffiti qu’il a découvert à la fin des années 90, pour créer son propre univers, des compositions graphiques qui jouent avec les formes et les couleurs. À l’image de ses dernières explorations, criarde, fluo, cette œuvre célèbre la couleur car ce qu’il recherche avant tout c’est l’impact nous rappelant que pour lui « l’art n’est qu’impulsion et réalité ».

Debza, artiste graffiti et tatoueur, a lui, produit une œuvre de 8 à 9 mètres de large par une hauteur de 4 mètres. Mais pour ce faire, il a utilisé une tout autre technique, plus éphémère et plus respectueuse du patrimoine… cqfd. Il a produit son œuvre sur papier en atelier, l’a découpée puis marouflée sur le mur utilisant la même méthode que les colleurs d’affiches 4×3. Moins en rupture que celui de Toncé, son style s’inscrit dans la tradition du graffiti en y apportant une touche illustrative, avec des matières, des couleurs et des typos qui semblent puiser leur influence dans l’univers manga…

Rappelons que Reso, directeur artistique et coordinateur de l’événement, produit lui aussi des œuvres sur #31STREET, mais malheureusement pas dans le quartier Saint-Cyprien. Figure phare de la scène graff toulousaine, Co-créateur de Mister Freeze, il est également artisan du projet « Rose Béton » aux côtés de Tilt, une autre figure emblématique du mouvement graffiti.

Du 15 juin au 15 juillet, ces œuvres vivront et se confronteront au contact des passants. La finalité de toute forme d’art est de susciter des réactions et non forcément de plaire. Et là où certains apprécieront, et où d’autres décrieront, c’est bien aux réactions du public que l’œuvre urbaine se confronte. Elle a la particularité de ne pas être protégée de l’action des passants. L’artiste n’en conserve que la paternité et en abandonne la propriété à la rue et aux habitants, alors que paradoxalement, par son acte artistique, il s’est réapproprié la rue.

La pose de l’œuvre de Debza, rue Réclusane, sur les murs de La Grave

Toncé finalise sa production, Place Intérieure Saint-Cyprien

Texte : FD

Photos : FD

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